Fr/Eng
Notre condition humaine nous pousse à inscrire ces traces sur un support. Et ce n'est pas seulement pour y poser des couleurs, des formes, une lumière ou des ombres...Chaque fois, ce qui en résulte incarne la conscience que nous avons de ce qui nous entoure. Simplement par la matière et les formes,en l'absence de mots organisés et signifiants. La peinture a à voir avec les symboles. Parce que ce qui nous apparaît porte l'empreinte et la signification des états précédents du visible, rassemblées et mises en commun par les artistes précédents.
L'univers est un filet dessiné par des lois que nous avons inventées pour nous aider à l'explorer : des lois précaires, l'hypothèse d'un commencement... Un amas infini de matière ou d'énergie crée le temps. Une réalité dont l'apparence dépend de notre corps et qui se meut sans fin.
Quel est ce cadre, quelle est cette structure d'où surgissent les formes, quelle est leur source ?
Les portraits peints, les scènes, les figures humaines ou non, sont fabriqués : est-il possible d'aller bien loin et vers où, si nous n'avons rien d'autre que notre imaginaire pour construire ces visages, ces corps, ces échantillons de visible ?
Les lois de la peinture, l'agencement des couleurs, les contrastes, les plans, sont une référence toujours changeante, comme l'est le cours de l'histoire : issues d'une observation patiente, toujours renouvelée, elles sont vivantes. Nous nous souvenons de ce que les peintres qui nous ont précédés ont proposé au regard et le mêlons aux sources conscientes et inconscientes de notre propre mémoire.